Kalalau trek: Jour 4
Il est impossible de faire le tour complet de l'ile de Kauai en voiture. La route s'arrête au Nord à Ha'Ena là où commence la côte Na Pali et le fameux trek Kalalau. Ce trek est l'objet de mes vacances. Il longe la côte Na Pali sur onze miles et aboutit à une plage seulement accessible par ce chemin. Pour pouvoir faire le trek dans sa totalité (22 miles), il faut donc dormir sur la plage.
Comme je vous l'ai déjà expliqué, je n'ai ni le matériel nécessaire pour camper, ni mon homme pour me protéger (parce que BB-Rocky, il est bien gentil, mais on ne peut pas dire qu'il monte la garde). C'est donc sur une seule journée que je vais réaliser une partie du trek.
Étant à une demi heure de route du point de départ du Kalalau trail, je décide de partir à 6h30 pour profiter au maximum de la journée. Il a plu toute la nuit, il fait déjà chaud et l'air est très humide. En chemin, je vois le soleil se lever et un bel arc en ciel se dessiner en fond de décor
Sac au dos, je m'élance dans l'ascension du trek. Le sol est relativement glissant à cause de la pluie nocturne. Je suis seule, seule au bout du bout du monde.
Bientôt la côte Na Pali s'offre à moi. A chaque mètre je prends des photos. Tout est beau et selon la position du soleil, les nuances de bleu et de vert varient offrant ainsi un tableau pictural mouvant.
Mais voilà, si l'ile de Kauai est si jolie, si verte et si fleurie, c'est parce qu'il pleut souvent.
Après une bonne heure et demie de marche, la pluie arrive. Je me dépêche d'enfiler mon poncho et de protéger mon sac à dos. Mais ce que je redoute surtout, c'est la tenue du sol. La terre devient marécageuse et les cailloux encore plus glissant. Je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai failli me retrouver par terre.
Lorsque j'arrive à la première plage du parcours, je suis trempée et le soleil refait son apparition à mon plus grand bonheur.
Si la plage semble idyllique, pas question de s'y baigner. La mer en a englouti plus d'un ici même. Les vagues sont d'une violence incroyable et se retirent à une vitesse laissant penser au cycle d'une machine à laver.
A cet endroit, deux possibilités existent. Continuer le trek Kalalau le long de la côte ou opter pour le trek menant à la cascade d'Hanakapi'ai. Sur les conseils de ma voisine de la veille, je m'enfonce dans la jungle vers la cascade. Ce trek est réputé pour être encore plus dur que le Kalalau car il est moins fréquenté, moins entretenu et plus humide. Je confirme tous ces aspects. Il pleut, puis fait soleil, je m'embourbe, enjambe des troncs d'arbre, passe des clairières, grimpe à quatre pattes certains rochers, traverse la rivière à plusieurs reprises de l'eau jusqu'aux cuisses. Je ne vous explique même pas ma tenue à la fin de la journée..
Arrive un moment où je me demande si j'ai fais le bon choix en venant par ici ; quand enfin je me fais doubler par deux garçons. Je ne suis plus seule et me sens rassurée. Ils marchent bien plus vite que moi, et après la première rivière à traverser je les perds de vue. Je marche longtemps, hésite parfois sur la direction à prendre et me demande ce que je fais là, toute seule dans cette jungle immense. En tous cas, je ne risque pas de mourir de faim tellement il y a de goyaves par ici. Je ne manque d'ailleurs pas de m'en cueillir une et de me régaler. Après une pause gourmande au milieu de nulle part, j'arrive enfin à la cascade. Et là, c'est l'émerveillement total.
Vous vous demandez peut-être à quoi cela ressemble de faire un trek dans la jungle? Et bien en voici un extrait soft. (cliquez sur le lien pour voir la vidéo)
http://www.dailymotion.com/user/hellolavachequirit/video/xaa3m4_kalalau-trek_travel
Il est déjà 11h, le temps pour moi de faire le chemin inverse. Sur le retour, je croise de nombreuses personnes. Finalement, les gens se lèvent tard pour faire un trek. Moi au moins, j'étais tranquille et plus à la fraiche.
Au croisement des deux treks, je m'aventure un peu sur la poursuite du trek de Kalalau. Le chemin est extrêmement glissant. J'admire les nouveaux paysages sur la côte et fais demi tour un peu plus tard. Sur le retour, je mets trente minutes de moins qu'à l'aller.
Après avoir parcouru treize kilomètres de jungle, de montagne et de rivière, j'arrive enfin. Toute fière de moi, je vais me relaxer et détendre tous mes muscles en me baignant enfin sur une plage paradisiaque de la cote Nord.
Je reprends plus tard la voiture en direction de Kapa'a où je passerai la nuit.
Et pour terminer, voici la photo du jour: