Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
On the border
5 septembre 2009

Waipi'O Valley: Jour 9

Hilo est réputé pour sa pluie. Et bien ça n'a pas manqué, au réveil, il pleuvait et le ciel était bien gris. Mais croyez moi ou pas, ce n'est pas ça qui m'a arrêté! Et ce matin, j'ai décidé de commencer par m'octroyer un bon petit déjeuner hawaiien.
Je m'installe au comptoir de Ken's House of Pancakes. C'est tout à fait comme dans les vieux films américains. Les serveuses en uniforme grouillent dans l'établissement et moi je suis seule assise au comptoir lisant le Lonely Planet en attendant ma commande. C'est une petite mamie toute gentille qui s'occupe de moi. Elle m'apporte mon jus d'orange frais et me conseille les sirops maison pour agrémenter mes pancakes. Il y a la crème de coco, le sirop de lilikoi et la purée de goyave. Lorsque mes deux gros pancakes coco, noix de macadamia arrivent, je fais un mélange de tous ces produits tropicaux et savoure chaque bouchée. Heureusement que je n'en ai commandé que deux, car je vous assure que j'ai du mal à finir tellement c'est costaud. Le ventre rassasié, je fais le tour de Hilo en voiture pour admirer la côte sous la pluie et retourne à l'hostel pour faire mes bagages. Aujourd'hui, je remonte la côte vers le nord.

P1020558

J'ai plutôt de la chance, parce que plus j'avance, plus le ciel se dégage. Du moins, quand je fais un arrêt, la pluie s'arrête le temps de mon petit tour et de deux trois photos. C'est plutôt sympa non?

P1020562 P1020571

Ma première escale s'appelle Akaka Falls. Un incontournable de Big Island parait-il. Je quitte la côte pour m'enfoncer dans les terres jusqu'à ce que la route s'arrête. Comme un peu partout sur l'ile, un panneau indique que les voleurs rodent et qu'il est préférable de ne rien laisser dans la voiture. Si à Kauai j'avais toujours trouvé à laisser mes affaires chez quelqu'un, ici ce n'est pas le cas. J'embarque donc mon petit sac à dos avec l'ordinateur et me lance sur le sentier. Le chemin est bétonné à cause de l'aspect touristique de la chute, Néanmoins, la balade dans la forêt humide avec plusieurs points de vue sur la chute est agréable.

P1020569

Après tout ce que j'ai vu sur Kauai, je n'en ferais pas des tonnes non plus de Akaka. Quinze minutes sur place suffisent, j'ai un autre objectif à atteindre avec une plus grande chute à la clé. Je reprends donc le volant. Au programme, le trek de la Waipi'O Valley.
La route me semble interminable d'autant plus que le paysage est bien moins varié qu'à Kauai et que le ciel est relativement sombre.
Sur place, je reprends mon Lonely Planet et relis ce qu'ils disent au sujet du parcours. " Trek de 9.5 miles qui nécessite de six à huit heures pour un seul allé. Le premier mile s'effectue sur une route pavée ayant une pente de 25% demandant vingt minutes pour la descendre mais plus d'une heure pour la remonter ».
Mais alors que je m'engage sur la fameuse route, deux couples de Chicago sautent dans un pick up allant vers la vallée. En deux trois mouvements, je demande à les rejoindre et gagne ainsi un peu de temps sur le trajet. J'aime autant marcher plus sur le vrai trek que sur cette route.

P1020575

Le chauffeur est en fait un local. Il habite tout en bas et nous propose de nous emmener jusqu'à sa maison. Il vit au pied d'une cascade et pas n'importe laquelle. Le chemin de terre au bord du fleuve est gadouilleux et caillouteux. Ça secoue dans le pick up. Au bout d'une impasse dans la forêt, une clairière avec une maisonnette et en arrière plan: THE cascade! Et dire qu'il y a des gens qui vivent ici!

P1020579

Nous remercions le local de nous avoir fait profiter de la beauté de sa propriété et nous en retournons sur la route principale. Je devance les chicagoens trop américains à mon gout. Le sentier où je m'enfonce un peu plus dans la gadoue à chaque pas est bordé d'avocatiers et de goyaviers. Humm! Ca me met en appétit
Par contre et comme bien souvent sur cette ile, il n'y a rien d'indiqué. Mais où est donc le départ du trek? Je tente un chemin dont l'état n'est pas meilleur que le précédent et stoppe une jeep au passage. Je demande la direction au conducteur et ses amis. "Quel trek? » me répondent-ils « Bah je sais pas moi, il n'y en a qu'un ici, non? » « Allez monte, on te dépose à la plage au bout du chemin ». Et c'est parti pour un tour de jeep. Au rythme où je vais, c'est en quatre roues que je vais faire le trek... Après cinq bonnes minutes de secousses et d'éclaboussures, nous arrivons à la plage. Le chauffeur me montre du doigt le chemin. Il commence là bas après avoir traverser une rivière formée par la mer et continue dans la montagne d'en face.

P1020602

Quand je vois la montagne qui m'attend, finalement je ne regrette pas d'avoir fait la première partie en voiture. Il y a pas mal de gens sur la plage, si je ne rentre pas trop tard, j'ai moyen de trouver quelqu'un pour me remonter à ma voiture. Mais pour l'instant, je dois traverser cette fameuse rivière. Je me déchausse et commence la traversée. Mais voilà, ce n'est pas un simple petit courant d'eau qui rejoint la mer. Après un mètre, cela ressemble à un fleuve profond avec des gros cailloux au fond et un courant de dingue pouvant m'amener jusqu'à la mer et ses fortes vagues.

P1020601

Plus au Nord, j'aperçois un groupe de trois faisant la traversée en maillot de bain et ayant de l'eau au dessus de la ceinture. Galère. Çà ne me gène pas d'être trempée, mais j'ai toujours mon ordinateur sur le dos, et lui, je tiens à ce qu'il reste au sec. Le courant commence à me faire peur, je suis engagée. Que je continue ou que je revienne sur mes pas, la distance et quasiment la même. Mais mince, j'ai l'ordi sur le dos, l'appareil photo pendu à mon cou et de l'eau jusqu'en haut des cuisses. Finalement, je ne sais pas trop comment j'arrive de l'autre côte de la rive, mais la première chose que je fais, c'est de vérifier l'état de mon équipement. Il n'y a pas de casse, je peux donc enfin commencer le trek.
Pendant un long moment le chemin est plat et longe la mer. Je marche tranquillement aux sons de la forêt et des vagues. Je commence à réfléchir où je suis: je suis sur Big Island, l'ile dévastée comme je l'appelle. D'un côte tu risques de mourir immolé par la lave et de l'autre (là ou je suis actuellement) tu risques de mourir noyé dans un tsunami.
Et oui, c'est dans l'océan Pacifique que les tsunamis sont les plus fréquents. Hilo a ainsi été dévasté le 1er avril 1946, puis touché à nouveau en 1960. Partout sur l'ile, des panneaux comme celui-ci indique le chemin à suivre en cas de Tsunami.

P1020636

En même temps, souvent t'as pas trop le choix dans les routes et si un raz de marrée approche, tu as intérêt d'avoir de bonnes cuisses, parce que les routes d'évacuation, je vous assure qu'elles grimpent!
J'ai trouvé ce documentaire sur les tsunamis d'Hawaï (cf. vidéo ci-dessous), je le trouve intéressant.

http://www.youtube.com/watch?v=Iw3Dj6uGT04

La menace est quotidienne. Un peu comme sur le volcan la veille, je commence donc à cogiter dur. Je suis seule et j'ai une rivière de dingue à retraverser au retour, comment vais-je faire si l'eau monte. Le temps est plutôt gris, il pleut régulièrement, ce n'est peut-être pas très favorable tout ça. Qu'est-ce que je fais la toute seule une fois de plus? Bon allons, je n'ai pas fait tout ça pour rien. J'y suis je continue. De toute façon il s'agit de mon dernier trek des vacances. Après, ce sera repos. La motivation regagnée, je commence l'ascension de la colline. Il fait extrêmement chaud et humide. Très vite je ressemble à une bougie fondue. Ça monte dur, mais je ne dois pas m'arrêter. Si je stoppe, je ne pourrais plus redémarrer. Aux trois cinquième du trajet, la vue est magique. Dommage que le soleil ne soit pas au rendez vous. Mais regardez moi cette vue.

P1020597

Dans la côte, je croise deux locaux qui reviennent du trek. Eux ont dormi en route. Ils me disent que cette partie est la plus dure, mais aussi la plus jolie. Une fois la montagne passée, le paysage est toujours un peu identique. Je continue ma route jusqu'à un angle où je me débarrasse enfin de mon sac, grignote un morceau, bois un grand coup et respire à fond. Courage, le sommet ne semble plus bien loin.

P1020598

Je grimpe encore un cinquième du trajet et commence à ressentir les effets secondaires de tous les précédents treks. Celui-ci n'est pas trop rigolo. Il ne fait que monter, le paysage est certes magnifique mais toujours identique sinon vu toujours d'un peu plus haut. Je me demande aussi si je vais vraiment trouver quelqu'un pour me ramener au parking. Si ce n'est pas le cas, je dois prévoir presque trois heures de marche pour le retour. Tout ceci réfléchi, je décide de ne pas aller plus loin. Il est venu le temps du repos, de la plage, de la détente. N'oublions pas que je suis en vacances. Et voilà, je rebrousse chemin. La descente est plus facile, mais ce sont mes genoux qui en prennent un coup. Je pense déjà à la bonne douche de ce soir et au sable blanc de demain. La descente se fait à une vitesse éclair. Au retour je croise sur la plage, au pied de la colline deux filles en maillot de bain. Elles vont camper ici au bord de l'eau et peut-être faire le trek demain. Il n'est même pas 15h, moi ça m'ennuierai de poireauter là tout l'après-midi. Bon courage mesdemoiselles.
La chance me sourit, c'est de nouveau en jeep que je vais remonter la côte jusqu'à ma voiture. Enfin arrivée, je troque mes chaussures de rando une bonne fois pour toute pour mes claquettes. Je quitte la jolie Waipi'O Valley et me rends à Waimea où mon B&B m'attend.
En même temps que je rentre dans les terres de l'ile, la brume envahit la route, la pluie tombe dure. Flute, moi qui voulait profiter de la fin d'après midi pour visiter la ville, c'est raté.
Finalement une éclaircie montre son nez au moment où Waimea approche. La ville se résume une fois de plus à pas grand chose. De nombreuses maisons, un petit centre commercial et quelques restaurants. Le B&B se trouve en fait à la sortie du village. Là bas, j'ai l'impression d'être sur la lune.

P1020614

La vue est dégagée. Devant moi le Mauna Kea, volcan inactif dont le sommet se situe à 4205 mètres au dessus de la mer. Beaucoup en font l'ascension en 4x4 pour visiter le centre d'observatoire céleste. Comme ce n'est pas mon trip, je n'en verrai que ceci.

P1020610 P1020611

Je monte dans ma chambre, me délecte de la vue et m'extasie sous la douche. Détendue et propre, je suis fin prête à repartir dans le petit centre ville. Mais la sortie ne se passe pas tout à fait comme je l'avais prévu. Le jardin où j'ai garé ma voiture est plutôt mal foutu. Je fais une marche arrière le long d'un porche. Je suis un peu prés du mur je l'accorde, mais ça passe. Enfin pas complètement finalement…
En bas du mur, un gros rocher qui dépasse d'au moins quinze centimètres. Et ça, je ne l'avais pas vu. Par contre, je l'ai bien entendu. Ca a d'abord fait un gros "scratchchchch" et moi un gros "oupsssss". Je stoppe net et vais voir le mur. Au premier regard, je ne comprends pas, il y a bien de la marge entre le mur et la voiture. Du coup, j'y retourne, plus doucement. Et là bien évidemment ça fait "crrrrrrrrrrrrrrr" et moi "%# ! *!?%$" dans toutes les langues. Je redescends de mon affreux PT cruiser et ce n'est qu'à ce moment précis que mes pauvres petits yeux pas encore bien guéris de la dure opération mexicaine (je vous autorise à verser une larme pour moi, ça vous évitera de la verser à la prochaine ligne) aperçoivent ce stupide rocher juste sur mon chemin. Et le pire arrive maintenant, quand mes pauvres petits yeux devient un peu sur la gauche et aperçoivent une magnifique rayure blanche sur mon affreux PT cruiser bleu métal.
Qu'ai-je donc fait là? Des bêtises oui, merci ça je l'avais compris. Aie aie aie.
Du coup, je ne sais pas trop comment sortir de ma situation. Quelque soit la manœuvre, je crois que le résultat sera le même, avec éventuellement une rayure de plus. Je suis seule, personne pour me conseiller, il faut donc prendre une décision: j'avance. Une fois sur la route, je constate le résultat de mon travail. La gente est elle aussi toute rayée. Le mal est fait. Heureusement que j'ai une assurance. Elle servira. Et puis les rayures sont vraiment en bas, donc finalement ça ne se voit pas tant que ça ( en tout cas c'est ce que je me dis pour me rassurer).

Je repars donc en ville. Les boutiques une fois de plus sont fermées. Je n'ai donc plus qu'à aller me restaurer. Il n'est que 18h30, mais je suis affamée. Au choix: chinois, coréen, japonais, thaï, pizza ou Mc Do. Toujours pas de local. J'opte donc pour le coréen et me rentre dans mes pénates.

Demain, je fais la grasse matinée. Tiens, ça me fait penser à la photo du jour

P1020639

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Sur la fin des vacances, j'avais laisse l'appareil photo a BB-Rocky espérant qu'il me prendrait en photo a son tour. Ca n'a pas marche, du coup, c'est vrai, il manque des photos. Mais la chute elle y est. C'est juste que en photo ça rend pas, en tout cas pas autant que sur place.<br /> Pour la voiture, si je n'ai pas honte de mes exploits, je n'en suis pas fière non plus, du coup pas de photo. Personne n'a rien dit. Mais les rayures étaient dans le bas, au niveau de la gente et sur la porte arrière au même niveau. En traficotant un peu, ça ressemblait a de la crasse...
D
J'aurai bien voulu voir la "plus grande chute à la clé", moi... C'est pas sérieux ça. ;P<br /> J'aurai également bien voulu voir la tronche du Cruiser pété, tu t'es faite gauler ? Tu aurais pu aller acheter vite fait du vernis de la même couleur histoire de masquer un peu le "drame".
L
C'est vrai que la motivation pour le trek n'était plus la. Le fait d'arriver tard, que le temps était gris et pluvieux, la fréquentation du site (disons de la plage pas du trek) et la cote qui n'en fini plus n'ont pas aide. Avec mon homme, je crois qu'on serait allé plus loin, mais seule effectivement, je me suis contentée de la grosse cote et de la belle vue.<br /> Bientôt je vous raconterai mes deux derniers jours les doigts de pieds dans les vagues et dans les grains de sable..
D
Bien que la rivière a dû être difficile à traverser et que les photos du paysage sont sympathiques, j'ai l'impression que ce trek n'a pas été pour toi le plus passionnant... Probablement à cause du mauvais temps ! <br /> Et à ta description, il me semble plus "aménagé" et donc probablement plus fréquenté et moins sauvage que les autres... <br /> En tout cas quelques grasses mat' et un peu de farniente sur les belles plages d'HAWAI ne peut être qu'agréable et en plus, je crois que BB-Rocky est épuisé....
On the border
Publicité
On the border
Archives
Derniers commentaires
Publicité